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Growing up in a bilingual household

Growing up in a bilingual household

Table of contents

Bonjour à toutes et à tous ! Today, I wanted to talk to you about how it was growing up in a bilingual household (well, it’s a bit more than “bi”lingual, but we’ll talk about that). This episode (and article) is also  bilingual. First, I’d like you to listen to the episode in FRENCH, then, you can read the transcription. After that, if you’re having a hard time understanding, you can check the version in English (which is also available at the end of the episode).

Growing up in a bilingual household – Écouter

Grandir dans un foyer bilingue

Bonjour à tous ! Aujourd’hui, je vais vous parler de mon enfance, et de comment j’ai grandi dans un foyer bilingue. Trilingue, même. En fait, c’est un peu plus compliqué que ça. 

 

J’ai grandi dans un foyer bilingue, ce qui a marqué mon parcours linguistique et culturel. Chez nous, il y avait mon père (français), ma mère (philippine), mon “petit” frère, ma petite sœur, et moi. J’accentue le mot “petit” pour mon frère, parce qu’en réalité, on n’a pas beaucoup d’écart entre nous, à peine un an et demi. J’ai passé une grande partie de mon enfance entre les Philippines et la France. Cependant, à la maison, la langue de communication principale était le français.

 

Mon père avait insisté pour que le français soit notre langue maternelle, à mon frère, ma sœur et moi. Ma mère s’efforçait de nous parler en français autant que possible, même si ça représentait parfois un défi pour elle.

 

On suivait le programme scolaire français à la maison, surtout lorsqu’on était aux Philippines. Ça signifiait que notre éducation se faisait en français, ce qui nous a permis de maintenir un lien fort avec la langue et la culture françaises. Parfois, j’allais aussi à l’école locale aux Philippines, où les cours étaient dispensés en philippin ou en anglais. Quand on était en France, j’allais aussi à l’école de ma ville. Cette alternance m’a permis de devenir également à l’aise avec ces langues. 

 

En plus du français, je parle couramment le cebuano, le dialecte local, et je comprends le tagalog, la langue nationale des Philippines. Cette richesse linguistique m’a offert une perspective unique et une grande ouverture d’esprit.

 

Growing up in a bilingual household

 

Hello everyone! Today I’m going to tell you about my childhood, and how I grew up in a bilingual household. Trilingual, even. Actually, it’s a bit more complicated than that. 

 

I grew up in a bilingual household, which has shaped my linguistic and cultural journey. At home, there was my father (French), my mother (Filipino), my “little” brother, my little sister and me. I emphasize the word “little” for my brother, because in reality, we don’t have much of a gap between us, barely a year and a half. I spent most of my childhood between the Philippines and France. At home, however, the main language of communication was French.

 

My father had insisted that French should be the mother tongue of my brother, sister and me. My mother tried to speak to us in French as much as possible, even though it was sometimes a challenge for her.

 

We followed the French curriculum at home, especially when we were in the Philippines. This meant that our education was in French, which enabled us to maintain a strong link with the French language and culture. Sometimes I also went to the local school in the Philippines, where classes were taught in Filipino or English. When we were in France, I also went to the school in my town. This alternation allowed me to become equally at ease with these languages. 

 

In addition to French, I’m fluent in Cebuano, the local dialect, and I understand Tagalog, the national language of the Philippines. This linguistic richness has given me a unique perspective and an open mind.

 

Mais je me souviens d’un détail qui me surprend encore aujourd’hui. Il y avait une période dans laquelle on faisait “6 mois, 6 mois”. En fait, on vivait donc 6 mois en France puis 6 mois aux Philippines. 

C’était possible grâce au travail saisonnier de mes parents et au CNED (le Centre National d’Enseignement à Distance). 

 

Je n’avais vraiment aucun problème avec le français. Comme je l’ai cité un peu plus tôt, le français, c’est ma langue maternelle. En revanche, j’avais tout de même un peu de mal à “reprendre” le cebuano. 

 

Il me fallait souvent quelques jours d’adaptation. Je repartais vivre en France, et je parlais le cebuano couramment. Puis, plus d’exposition au cebuano pendant tout ce temps où j’étais en France. Alors, quand je repartais aux Philippines… j’avais énormément de mal à m’exprimer en cebuano les premiers jours. Ce qui était quand même étrange, sachant que j’arrivais à parler couramment cette langue avant de rentrer en France. 

 

Puis, au fil des ans, cette difficulté a disparu. Je peux d’ailleurs très bien m’exprimer en cebuano, alors que je n’ai pas remis les pieds aux Philippines depuis bientôt cinq ans. 

But I do remember one detail that surprises me to this day. There was a period when we did “6 months, 6 months”. Actually, we lived 6 months in France and 6 months in the Philippines. 

 

This was possible thanks to my parents’ seasonal work and the CNED (Centre National d’Enseignement à Distance). 

 

I really had no problem with French. As I mentioned earlier, French is my mother tongue. On the other hand, I did have a bit of trouble “picking up” Cebuano again. 

 

It often took me a few days to adapt. I’d go back to France and speak Cebuano fluently. Then, all the time I was in France, I was no longer exposed to Cebuano. So when I went back to the Philippines… I found it extremely difficult to express myself in Cebuano for the first few days. Which was quite strange, considering that I’d managed to speak the language fluently before returning to France. 

 

As the years went by, this difficulty disappeared. In fact, I can express myself very well in Cebuano, even though I haven’t been back to the Philippines for almost five years. 

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Concernant l’anglais, je l’ai appris non seulement à l’école, mais aussi sur place aux Philippines car beaucoup de choses sont en anglais sur place. Il y avait aussi la télévision américaine, britannique ou australienne. Je m’intéressais d’ailleurs toujours aux expressions, aux différents accents que j’entendais et je posais beaucoup de questions à mon père. 

 

 

Ce qui m’a beaucoup aidée, c’était aussi mon père, qui était diplômé de la Chambre de Commerce de Londres, et qui parlait très bien l’anglais. Il était alors en mesure de répondre à mes questions. Il prenait toujours le temps d’expliquer mes fautes en anglais (et même en français), et ça m’a énormément aidé à me discipliner. 

 

Je continue encore à m’intéresser à l’anglais, tous les jours. Je sais que mon anglais n’est pas parfait, et je travaille constamment pour m’améliorer.

 

As far as English is concerned, I learned it not only at school, but also in the Philippines, where many things are in English. There was also American, British and Australian television. I was always interested in the expressions and accents I heard, and I asked my father a lot of questions.

 

What also helped me a lot was my father, who was a graduate of the London Chamber of Commerce and spoke English very well. So he was able to answer all my questions. He always took the time to explain my mistakes in English (and even in French), and that helped me discipline myself enormously. 

 

I’m still interested in English, every day. I know my English isn’t perfect, and I’m constantly working to improve.

Et en effet, c’est ce qui m’a motivée à travailler sur cet épisode aujourd’hui : le désir d’amélioration. 

La raison pour laquelle je parle encore l’anglais aujourd’hui (puis le cebuano et le tagalog), c’est parce que j’ai envie d’entretenir mes connaissances. 

 

Je sais qu’il existe énormément d’avantages à apprendre une langue. Ça nous permet une plus grande ouverture sur le monde, sur d’autres cultures, sur d’autres façons de penser (et j’ai même remarqué que ma voix change quand je parle une autre langue !). Mais c’est aussi très bénéfique pour le cerveau. On l’entretient en apprenant de nouvelles choses, en s’exerçant, en faisant en sorte d’être actif intellectuellement. 

 

Et d’un autre côté… j’ai aussi appris à lâcher prise. Mon anglais ne sera jamais parfait. Je trouverai toujours quelque chose pour critiquer mon accent, ma prononciation, etc. C’est donc important, parfois, de se dire “j’ai accompli beaucoup de choses, et c’est très bien. Je vais profiter un peu du fruit de mon travail”.

 

Aujourd’hui, vous savez que j’ai donc ma chaîne YouTube, mon site web et mon podcast. Cette expérience d’avoir grandi dans un environnement multiculturel et multilingue m’inspire chaque jour dans mon travail d’enseignement et de partage de la langue française.

And indeed, that’s what motivated me to work on this episode today: the desire to improve. 

 

The reason I’m still speaking English today (and later Cebuano and Tagalog) is because I want to keep up my skills. 

 

I know that there are many benefits to learning a language. It opens you up to the world, to other cultures, to other ways of thinking (and I’ve even noticed that my voice changes when I speak another language!). But it’s also very good for the brain. You maintain it by learning new things, by exercising, by making sure you’re intellectually active. 

 

And on the other hand… I’ve also learned to let go. My English will never be perfect. I’ll always find something to criticize about my accent, pronunciation and so on. So it’s important, sometimes, to say to yourself “I’ve achieved a lot, and that’s great. I’m going to enjoy the fruits of my labor for a while”.

 

By now, you know that I have my YouTube channel, my website and my podcast. This experience of growing up in a multicultural and multilingual environment inspires me every day in my work of teaching and sharing the French language.

I hope you enjoyed today’s episode about growing up in a bilingual household.

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